Un rapport sur les violences liées au genre, commandé par la Commission Européenne, révèle l’étendue des préjugés sexistes sur la question du viol.
Plus d’un quart des Européens estiment qu’au moins une situation justifie le fait d’avoir une relation sexuelle sans le consentement d’une personne.
C’est en tout cas ce qu’indiquent les résultats d’un rapport de la Commission Européenne sur la violence liée au genre, publié le 30 novembre 2016. Ce rapport se base sur les réponses de 27.000 citoyens des 28 pays de l’UE, interviewés du 4 au 13 juin de la même année.
Le viol peut se justifier pour 27% de ces sondés et 31% des Français interrogés. Les principales raisons évoquées sont le fait d’être ivre ou de prendre de la drogue, de se rendre volontairement chez quelqu’un, de porter une tenue légère ou de ne pas clairement dire non.
« Les femmes inventent leurs agressions »
Les femmes inventent ou exagèrent leurs accusations de mauvais traitement ou de viol pour près de 20% des sondés. Ce pourcentage grimpe à 23% pour les Français (FR).
17% des personnes interrogées pensent que la violence à l’égard des femmes est souvent provoquée par la victime. 15% d’entre eux estiment qu’il s’agit d’un sujet privé devant être traité au sein de la famille. Pourtant, ces violences se déroulent principalement à la maison pour 86% des interrogés.
Forcer un partenaire à avoir des relations sexuelles (10% des européens – 3% des FR) ou toucher un ou une collègue de façon inappropriée ou d’une manière qu’il ou elle ne souhaite pas (16% des européens – 10% des FR) serait quelque chose de mal mais qui ne devrait pas être puni par la loi.
Plus généralement, 12% des personnes interrogées estiment que la violence domestique à l’égard des femmes est inacceptable mais ne devrait pas être sanctionnée.